Retour aux Îles de la Madeleine

Introduction

Il y a déjà plusieurs années de cela (vous pourrez en juger par la photo ci-bas…), ma famille et moi avions passé une dizaine de jours aux Îles de la Madeleine en compagnie de mes oncles et mes cousins. C’est probablement un des meilleurs, sinon le meilleur souvenir de vacances avec la famille que j’ai. Quand mes parents nous ont annoncé l’hiver dernier leur plan d’y retourner pour célébrer leur anniversaire et que nous y étions invités, ça n’a pas tellement pris d’effort pour me convaincre. Quelques semaines plus tard, ma sœur et moi réservions notre traversier et notre camping pour la semaine, en plus de quelques nuits au Parc National de la Gaspésie en chemin.

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Parc National de la Gaspésie

En terminant ma journée de travail, je charge mon fidèle destrier (ma Corolla) de mon équipement de camping, du reste de mes bagages et je file vers Sherbrooke pour rejoindre ma sœur. Le lendemain, départ hâtif vers 5 heures du matin pour arriver en Gaspésie le plus tôt possible. Moi qui n’est pas exactement un lève-tôt dans la vie, ce n’est pas vraiment ce que j’imagine pour mes ‘’vacances’’, mais bon on part à l’aventure, ça en vaut la peine! On passe chercher son amie Janie et débute notre 7h30 de route vers le Parc National de la Gaspésie. En chemin, nous écrivons à nos parents pour voir où est-ce qu’ils sont rendus. Ils sont une trentaine de minutes derrière nous, mais nous nous rejoignons tout de même au Parc National du Bic pour diner. Ils y passeront d’ailleurs la nuit avant de continuer leur route vers le Nouveau-Brunswick.

Une fois leur roulotte installée, mon père demande à ma mère d’aller lui chercher une bière à l’intérieur de façon un peu ‘’macho’’. Chose à laquelle elle réagit un petit peu. Une fois qu’elle a le dos tourné, mon père me fait un clin d’œil mais je ne comprends pas tellement pourquoi. Je n’ai pas vraiment le temps de me poser la question que j’entends ma mère s’exclamer dans la roulotte. Mon père y avait laissé des fleurs et deux ballons à l’hélium formant le nombre ‘’30’’. On partage ensuite sandwichs, crudités et chips avant de reprendre la route 132.

On croise Rimouski, Matane puis Cap-Chat avant d’arriver à Saint-Anne des Monts. Sur les bords de la route on croise un parc éolien qui me fait d’ailleurs lever les yeux de mon livre pour prendre quelques photos.

Il doit être 16h quand on arrive à notre terrain de camping. On s’installe rapidement et je commence à préparer un feu pendant que les filles s’occupent du souper. En allant faire la vaisselle, je remarque que nous sommes entourés de très hautes montagnes dans quelques directions. Je suis un peu surpris de voir l’immensité de celles-ci pour des montagnes du Québec. Je n’ai rien vraiment contre elles. Nous avons de superbes parcs et de nombreux endroits fantastiques pour du plein air. Par contre, depuis mon séjour dans l’ouest canadiens, je trouve que l’aspect ‘’grandiose’’ manque un peu à l’appel par chez nous. Toutefois, ce n’est pas le cas ici. Les prochains jours s’annoncent prometteurs!

Au menu : un vendredi de randonnée au Mont Albert et un samedi au Mont Xalibu. Ensuite, nous hisserons les voiles assez tôt dimanche matin puisque nous avons un traversier à prendre à Souris à l’Île du Prince Édouard à 2 heures du matin dans la nuit de dimanche à lundi.

Randonnée au Mont Albert

Le vendredi matin débute avec quelques toasts au beurre de peanut, un classique en camping. On prépare nos sacs de randonnée, remplit nos poches d’eau et c’est parti pour la randonnée du Mont Albert. Grosse journée en vue avec un 13km de randonnée sur environ 5h30-6h si on se fie aux cartes de la Sépaq. Avec un dénivelé de 850m, ça nous fera travailler les mollets un peu! Le sentier commence directement par une montée soutenue qui nous amène à un beau point de vue sur le Gîte du Mont Albert. On continue notre chemin pour quelques heures avant d’arriver au sommet situé sur un plateau. On peut encore observer de la neige sur certains des sommets environnants. La randonnée s’est bien passée. Il fait chaud et soleil, pas tellement humide. Le seul inconvénient est qu’il y a une tonne de petites mouches. Le genre qui restent prises dans les cheveux.

Une fois au sommet, on tente de s’échapper des mouches en allant manger notre lunch dans une petite cabane. Pitas avec viandes froides, crudités, humus et trail mix. On profite ensuite des points de vues rocheux et décidons d’aller nous promener plus loin sur le plateau. Il n’y a pas tellement d’autres choses à voir en ce moment. Le parc national de la Gaspésie est reconnu pour être un lieu de protection du caribou, mais aucun en vue pour aujourd’hui. De toute façon il y a beaucoup de gens dans les sentiers, probablement que ça les éloigne un peu.

Bref, après environ une heure au sommet à manger et nous promener, on demande à d’autres randonneurs de nous prendre tous les trois en photo avant de retourner au campement, l’heure de la douche et de la bière est arrivée. Après cela on relaxe un peu à notre terrain près du feu. On se fait des saucisses hot-dogs et du pop-corn au grand plaisir de ma sœur. On profite aussi des installations du Gîte pour aller jouer une partie (interminable) de ‘’Trouble’’ avec une bière avant d’aller souper des pâtes Alfredo.

Qui dit camping à la Sépaq dit aussi soirées animées et quiz. On se rend donc à la représentation sur les caribous. Comme on pouvait s’y attendre, nous sommes entourés majoritairement de jeunes familles. La soirée se termine assez tôt puisque nous retournerons sur les sentiers encore une fois demain matin.

Randonnée au Mont Xalibu

Un autre début de journée assez tôt. Nous commençons la randonnée vers 8-9h le matin, comme la veille. Celle d’aujourd’hui sera un peu plus facile qu’hier, avec un total de 11km et un 540m de dénivelé. Le sentier commence d’abord par nous amener près du lac aux Américains. Se rendre au lac se fait assez facilement. C’est un 2,5 km relativement plat, récompensé par une belle vue du lac parfaitement lisse et de ses montagnes en arrière plan. On en profite pour une petite séance photo ‘’frère et sœur’’ question d’avoir des photos de nous à offrir à nos parents.

On reprend le chemin et c’est là que les choses se corsent. Ce n’est pas tellement que c’est une randonnée difficile, ni très longue, mais il fait chaud, humide et c’est notre deuxième randonnée en deux jours. C’est certain que ça se fait ressentir un peu. Selon mes souvenirs, une bonne portion de la randonnée se fait sans points de vue et n’est pas très intéressante. Par contre, on débouche au premier sommet et ça change complètement. On commence une ascension le long d’une crête de montagne, avec un lac beaucoup plus bas à notre droite et au loin, plusieurs silhouettes de montagnes, les unes devant les autres, qui nous entourent sur les autres côtés.

On continue jusqu’au sommet et on mange au point de vue du lac aux Américains, qui nous semble beaucoup plus petit et loin comparativement au début de la randonnée. En commençant mon lunch, je m’ouvre une canette de V8 et fait immédiatement tourner les têtes autour de nous. Certains croyaient avoir entendu le son d’une bière et sont déçus de me voir avec un simple V8. Encore une fois, on décide de se promener un peu et on se rend jusqu’au sommet d’une colline de grosses roches. Elles bougent toutes un peu et ça fatigue pas mal les jambes, qui commencent à être fatiguées.

La descente le long de la crête, face aux couches de montagne est magnifique. Certainement dans les plus beaux points de vue de randonnée que j’ai faite au Québec.

Tous les trois biens contents d’être de retour au campement, on a un peu le même programme que la veille pour notre soirée. Bière et chips au camping, douche, souper et et on va à la soirée organisée par la Sépaq. Ce soir, c’est une conférence sur la traversée des Chics-Chocs en randonnée. Les Chics-Chocs sont une série de montagnes où passe d’ailleurs le fameux sentier international des Appalaches. Si je me rappelle bien, c’est une randonnée de 10 jours pendant lesquels il faut porter son matériel de cuisine et pour dormir ainsi que de la nourriture. Il y a quelques points où on se fait apporter nos boîtes de provisions, mais essentiellement il faut porter notre nourriture pendant la randonnée. À chaque jour il faut monter une nouvelle montagne et se rendre au prochain refuge. Ça semble être plutôt intense, mais les points de vue semblent en valoir la peine. La séance se termine sur un quiz sur les oiseaux que l’on peut retrouver dans le parc. Il faut reconnaître le nom à partir d’images ou de sons. Les jeunes enfants présents connaissent étrangement beaucoup trop ça et arrivent à avoir un score presque parfait pendant que nous trois, bien fatigués, on passe une partie de la soirée à rire pour rien.

Départ direction Îles de la Madeleine

Dimanche matin arrive, on démonte les tentes et on part en direction de Souris. Une autre journée de près de 8 heures de voiture sans trop d’arrêts, sauf un plein de nourriture à une épicerie au Nouveau-Brunswick. En sortant de la voiture, on sent tout de suite l’odeur de la mer. Pas de doute, on se rapproche de notre destination. Tout juste avant les vacances, j’avais lancé un nouveau site web pour une marque de produits laitiers du Nouveau-Brunswick.  On a travaillé très longtemps dessus et disons que j’avais atteint mon quota de voir ce logo. À l’épicerie, on tombe devant la section des produits laitiers et qu’est-ce que je vois? Un mur plein de leurs produits. Je me prends donc en photo devant et l’envoie à mes collègues en leur disant que même en vacances, je n’arrive pas à m’échapper de cette fameuse marque de produits laitiers.

 On arrive finalement à Souris vers l’heure du souper. À la file d’attente du traversier, on nous indique qu’il faut revenir un peu plus tard pour le ‘’check-in’’. On en profite donc pour aller faire un tour au phare et réserver un endroit où dormir à notre retour puisque nous arriverons à Souris vers 1 heure du matin. Ma mère nous a suggéré de rester à Shanty Stay, de petites cabanes colorées tout près du traversier et c’est ce que nous ferons.

Souris n’est pas une très grande ville et comme nous, plusieurs familles sont ici pour attendre leur traversier. Cela veut donc dire que les quelques restaurants de la ville sont remplis et que nous devons faire la file. Lors de l’attente, un jeune homme attend derrière nous et nous entend parler français. Il est aussi en vacances et bien que ses amis aient abandonné le plan d’aller aux Îles, il a décidé d’y aller pareil. J’en connais un comme ça… On l’invite à manger avec nous et à force de discuter on se rend compte que ma sœur et lui ont des connaissances qui étudient à Sherbrooke en commun. Une fois le souper de burger / club sandwich et bière complété, c’est l’heure de la crème glacée suivie de l’attente dans la file pour le traversier. Il est maintenant environ 9-10 heures en soirée et il nous reste encore un bon 4 heures à attendre avant de monter à bord.

Vers 1 heure du matin, le traversier arrive et les voitures commencent à sortir. Nous sommes enfin prêts à entrer dans les alentours de 1h30-2h. Ils placent les voitures très proches les unes des autres à l’intérieur du bateau puis nous devons quitter nos voitures pour l’ensemble du trajet. Les traversiers de la CTMA sont assez bien équipés pour nous faciliter la traverse de 5 heures. Salle d’arcade, bar avec plusieurs bières en fût, cafétéria, boutique souvenirs, salle de cinéma, salles de repos, tout y est. On décide de s’installer dans le cinéma pour écouter le film ’’Demain tout commence’’ avec Omar Sy. Une fois le film terminé, il reste encore quelques heures avant d’arriver aux Îles et avant que le soleil le lève. On se sépare donc pour aller siester. Je me réveille un peu plus tard pour aller apprécier le lever du soleil à l’extérieur en écoutant l’album relaxant ‘’Dive’’ de Tycho. Vêtu d’un coupe-vent, on est juste bien au soleil avec l’air frais et salin. Je sens vraiment que c’est le début des vacances et le travail est loin dans mon esprit. Andréa, Janie, notre nouvel ami et moi nous retrouvons à l’extérieur un peu avant l’annonce du retour aux voitures. On échange d’ailleurs nos numéros de téléphone avec lui afin de nous donner rendez-vous plus tard dans la semaine.

Îles de la Madeleine

L’arrivée et camping du Gros-Cap

De retour dans la voiture, je prends le volant, Andréa texte les parents que nous sommes en route et nous nous dirigeons vers le camping du Gros-Cap, notre domicile pour les prochaines nuits. Avant même d’entrer dans le camping, nous reconnaissons la roulotte et tente cuisine de mes parents, ma mère en train de préparer le déjeuner à l’extérieur : de bonnes crêpes avec des fraises.

Le plan de la journée est d’aller visiter les vergers Poméloi, faire les boutiques de la Grave et de revenir installer nos tentes. Plutôt chargé pour des gens qui n’ont pas trop dormi la nuit dernière. La particularité des vergers Poméloi est qu’ils font pousser leurs pommes pour en fabriquer diverses sortes de cidres et alcools à base de pommes. Leur produit signature comprend d’ailleurs une bonne à l’intérieur de la bouteille. Chose qu’on remarque en faisant le tour des vergers. Plusieurs bouteilles sont installées dans les arbres, entourant les bourgeons. Les pommes poussent donc à l’intérieur même de la bouteille. Qui dit producteur d’alcool dit aussi dégustation d’alcools. Il est donc 10am, nous avons très peu dormi et nous essayons la variété des produits offerts par le sympathique propriétaire, Éloi. Il nous explique un peu l’histoire de la compagnie, comment il a eu l’idée, nous montre leurs nouvelles installations de fermentation et le reste de la boutique.

Visite de la Grave et soirée au Gros-Cap

Une fois la première partie des emplettes complétées, nous allons continuer les dépenses aux belles boutiques de la Grave, à Havre-Aubert. Ça me rappelle instantanément des souvenirs de notre dernier passage. Les boutiques sont toutes de petites cabanes ou maisons sur une allée plutôt mince avec la mer des deux côtés. Magasins de chandails, bijouteries, artisans du sable, peintures, chocolaterie. Il y en a pas mal pour tous les goûts. Mon père et moi perdons rapidement l’intérêt des boutiques et on s’installe sur d’anciennes cages à homard converties en sièges pour attendre nos trois magasineuses. Mon père, en éternel blagueur, entre son bras dans son chandail rouge et sort sa main de sa manche et imite des pinces de homard, photo à l’appui. On mange notre lunch sur une table de pique-nique tout près du charmant café de la Grave. De l’autre côté de la rue, deux belles Westfalia jaunes se stationnent. Deux jeunes familles qui semblent voyager ensemble, dans des véhicules pratiquement identiques.

On retourne tous au camping afin de compléter notre check-in et aussi aller installer nos tentes. Mes parents sont au début du camping, dans la section gazonnée, majoritairement occupée par des roulottes, vans et autres véhicules récréatifs. Pour nous, ce sera la pointe du Gros-Cap. Notre emplacement ce trouve à 5-10 minutes à pied, est un peu surélevé, au milieu d’un bosquet d’arbres et situé à quelques mètres de la falaise donnant sur la mer. Les arbres nous bloquent partiellement du vent, mais nous nous endormirons au son des vagues pour la semaine. Une petite ‘’powernap’’ ou ‘’solo de paupières’’ plus tard comme dirait mon père, nous allons nous installer sur la plage pour un lundi après-midi comme je les aime : Chips Miss Vickies, pistaches et bières, les deux pieds dans le sable, de la musique en fond (le dernier album des Black Keys, Let’s Rock), jaser et lire un peu aussi.

On complète la journée en soupant une bonne paella comme ma mère en a le secret, en jouant au Yum et en allant admirer le coucher de soleil et les cerfs-volants sur le bord de la mer. En allant me brosser les dents, je constate que le ciel n’a pas de nuage et que l’on voit vraiment bien les étoiles. Je vais chercher ma caméra numérique, mon trépied et ma mère pour une séance photo d’étoiles et de la voie lactée.

Visite de l’Île d’entrée

Le lendemain matin, nous avons rendez-vous à l’Île d’Entrée. C’est d’ailleurs une des choses que nous n’avions pas fait lors de notre première visite. Le point de départ est à Cap aux Meules et c’est en Zodiac que nous nous rendrons à l’Île d’Entrée. Normalement, c’est environ une trentaine de minutes pour la traversée, mais on s’arrête en chemin pour observer un hélicoptère militaire qui passe près de nous. Par la suite, notre guide nous fait faire le tour de l’île, arrêtant à quelques reprises pour nous parler d’un phare, du type de roches se trouvant sur une des faces de l’île et aussi pour observer les nombreux oiseaux perchés sur la falaise.

La charmante île d’entrée nous offre un 7 km2 de collines dénudées que nous découvrirons à pied. Il s’agit de la seule île qui n’est pas reliée au reste de l’archipel. Elle est habitée par une centaine de personnes seulement. Il y a peu d’arbres, un seul dépanneur et restaurant, quelques maisons et des clôtures pour empêcher les vaches de circuler dans le village. Elles sont d’ailleurs libres de se promener sur l’île et c’est le village qui est enclôturé. Notre objectif de l’avant-midi est d’aller luncher au sommet de la Big Hill. À 174m de haut, c’est la plus haute colline des îles. C’est donc un point de vue de choix pour admirer le paysage. La montée se fait bien, ce n’est rien comparativement à nos randonnées en Gaspésie. On marche sur la route un moment, passant à côté des maisons, d’un petit musée et la cantine de l’île. On arrive finalement au pied de la bute. En la montant, on aperçoit plusieurs vaches de toutes les couleurs (pas vraiment toutes les couleurs, mais bien les couleurs de vaches qui sont possibles).

Une fois arrivés au sommet, nous avons une vue panoramique de l’Île d’entrée et de ses petites maisons, mais aussi du reste de l’archipel. On prend notre lunch tranquillement et on jase, pas tellement pressés de redescendre.

Dernièrement, j’ai commencé à m’intéresser un peu plus à la photographie argentique, c’est-à-dire la photographie avec pellicules, ‘’comme dans le temps’’. J’ai profité de ce voyage en famille pour apporter (et essayer) la Yashica A de mon grand-père maternel. C’est une caméra moyen-format introduite en 1959. C’est une caméra que mes grands-parents avaient achetée pour leur voyage de noces. Plusieurs photos d’enfance de ma mère et mon oncle ont été faites avec celle-ci. Ça fait plusieurs années qu’elle n’a pas servie, mais mon oncle me dit qu’elle fonctionne toujours et jugeant l’étant de l’appareil, aucune raison d’en douter. Elle a l’air de sortir de son emballage! Je l’ai donc chargée de pellicule Portra 400 de Kodak et j’en fais mes premières photos au sommet de l’île d’entrée après le diner (ce sera d’ailleurs les photos en format 4x4 que vous voyez).

Le trajet du retour se fait encore une fois sous les histoires de notre guide et de ses anecdotes sur la pêche en général, mais particulièrement à propos de la pêche au homard. Il est d’ailleurs rejoint par son père et son chien, qui nous suivent en bateau pour la deuxième moitié de la traversée. Une fois de retour à Cap-aux-Meules, c’est presque l’heure de la bière! Nous allons prendre une petite marche sur la plage près de l’Abris de la Tempête avant de s’installer sur leur terrasse pour un plateau de dégustation et des nachos à partager. Si je ne m’abuse, c’est d’ailleurs le premier bar dans lequel j’ai mis les pieds. À l’époque, ma tante, ma mère et ma sœur étaient parties magasiner tandis que mes oncles, mon père, mon frère, mes cousins et moi avions été jouer aux cartes, manger des peanuts et, pour ceux en âge, prendre une bière. Cette fois-ci, il y a beaucoup plus de personnes que lors de notre première visite. Il fait plutôt chaud et c’est extrêmement ensoleillé et donc la journée parfaite pour s’installer sur une terrasse. La température aux îles durant notre semaine en 2019 contraste d’ailleurs avec celle de  2005. Cette fois-ci, nous sommes en shorts (sauf moi) et en t-shirt toute la semaine alors qu’il fait 25-30 degrés, alors que nous avions passé la semaine en cotton ouatté la dernière fois.

Niveau bière, je me rappelle avoir beaucoup aimé leur Cream Ale, ainsi que leur stout au café qui ne sont à ma connaissance malheureusement pas embouteillées. Quelques heures plus tard, on passe à la boutique question de se ramener quelques souvenirs houblonnés ainsi qu’un chandail pour moi. Oui, je suis rendu à l’étape de porter des chandails de bière dans mon style vestimentaire.

Couché de soleil au phare Borgot

La soirée au camping est assez typique : on prépare le souper, on va faire la vaisselle avant de trouver un point de vue pour le coucher de soleil, puis on retourne jouer au Yum. Cette fois, la destination coucher de soleil choisie est le phare Borgot, aussi à l’Étang-du-Nord. C’est un des beaux phares de l’île, plutôt haut et mince et entouré de roches et sable rouge-orange. On termine la soirée dans la tente cuisine pour éviter de se faire manger par les nombreux maringouins avant de regagner nos tentes et s’endormir en lisant avec le son des vagues en musique de fond.

Journée à Old Harry, l’Île Boudreau et au Cap Alright

Pour notre troisième journée aux Îles, nous décidons d’aller visiter l’île Boudreau. Elle est située sur la pointe nord de l’archipel, vers Old Harry. C’est tout près du restaurant de l’explorateur des fonds marins Mario Cyr. Si vous ne le connaissez pas, c’est un natif des Îles qui est reconnu mondialement pour ses images faisant partie de plusieurs documentaires. Il est aussi conférencier et considéré comme un expert en plongée sous les glaces.

L’Île Boudreau n’est pas vraiment une grosse île, c’est plutôt un bout de pointe de l’archipel. La marche jusqu’à son extrémité débute sur une longue plage, suivie d’une section dans des rochers plats et oranges et d’une autre en collines et bosquets d’arbres. En quittant la portion de roche, on croise un marcheur qui nous souhaite d’avoir du chasse-moustique puisqu’il y en a en abondance dès qu’on entre dans le boisé.

Il n’a pas menti, ça fait à peine 2 secondes qu’on est sous les arbres que l’on commence à se faire piquer. On décide donc de courir jusqu’à la fin du bosquet, ce qui fonctionne quand même plutôt bien. Arrivéd de l’autre côté, nous avons une superbe vue sur la pointe. On peut y voir les rochers oranges, un petit boute de plage, du sable sous l’eau, le bleu foncé de l’eau de lagune et le bleu plus pâle de la mer qui se côtoient tous. Au retour vers la voiture, on applique la même technique de course dans le bosquet d’arbres puis nous prenons notre temps au bord de la plage. En route vers le camping, on arrête pour un classique combo de cantine : poutine et burger et pour ma mère, un fish and chip.

Pour l’après-midi, ma mère et moi décidons d’aller prendre une marche au phare du Cap Alright. C’est un phare beaucoup plus petit que celui de Borgot, mais qui a tout de même son charme. Il est situé un peu plus loin de la route et on s’y rend par un petit sentier dans une étendue d’herbes. De ce point, on peut observer une plage au premier plan et des falaises rocheuses qui se donnent des airs d’Irlande du nord un peu plus loin. On termine notre exploration en montant sur la butte ronde qui s’avère assez escarpée, mais nous offre une vue sur les maisons environnantes ainsi que le phare. Comme vous l’aurez deviné, le reste de l’après-midi se passe aussi sur la plage avec une Belgian Moon en main.

Au retour d’une autre chasse au coucher de soleil, on décide d’arrêter voir la maison que nous avions louée à notre premier séjour. Elle est toujours là et n’a pratiquement pas changé! Ça aussi ça rappelle de bons souvenirs. Les soirées de cartes à jouer au ‘’trou d’cul’’ ou au loup-garou, les surnoms attribués selon nos tâches (capitaine composte, caporal recyclage, etc), faire la vaisselle avec les cousins avec la chanson ‘’Clocks’’ de Coldplay qui a joue en arrière-plan, visiter le concours de château de sable, mon oncle Richard qui fait chauffer sa crème glacée au micro-onde pour pas qu’elle ne soit trop froide et ma tante qui échappe ses lunettes dans le grille-pain.

Étant donné qu’il n’annonce pas très beau en soirée, on décide de ranger nos tentes. Les filles dormiront dans le camion de mes parents et je serai dans la tente cuisine. Toutefois, lorsqu’il vient temps de se coucher, le vent s’est levé et un orage débute. Je termine donc la soirée dans la roulotte de mes parents, à moitié couché sous leur lit. La vie de luxe, quoi. Par chance, ils se rappellent que je suis là le lendemain matin et je ne me fais pas marcher dessus.

Journée pluvieuse et photographie de maisons madellinoises

Notre dernière journée aux îles est plutôt grise. Il ne pleut pas vraiment mais c’est assez nuageux et venteux. Les filles vont magasiner tandis que mon père et moi allons nous promener à vélo. J’en profite pour prendre des photos des maisons colorées typiques des îles, chose que je n’avais pas tellement fait à ce jour. On arrête aussi à la fromagerie Pied de vent pour se chercher du bon fromage frais pour compléter nos sandwichs du diner. Le reste de la journée est assez tranquille et on se prépare à partir. Mes parents restent quelques jours de plus, mais malheureusement pour nous, c’est déjà la fin des vacances. On va souper en famille près du traversier puis on se met en file pour quelques heures. On lit, on jase et on rigole un peu en regardant les enfants de la voiture voisine qui pètent une crise, tout particulièrement la plus jeune fille qui nous fixe en boudant. On embarque finalement sur le bateau vers 8h pm et c’est un départ pour une autre traverse de 5 heures. On s’installe au bar, ils ont une bonne sélection de bière mais on termine tout de même au cinéma et finalement dans une salle de repos.

Après quelques heures de sommeil où le confort n’est pas trop au rendez-vous, les lumières s’allument dans le traversier et on nous annonce que nous serons bientôt arrivés à Souris et que nous pourrons retourner à nos voitures sous peu. Nous nous rendons directement à notre jolie cabine à Shanty Stay et on s’endort rapidement.

Le lendemain arrive encore plus rapidement et nous quittons Souris vers 8h. Notre but est d’arriver à Sherbrooke le plus tôt possible pour que je n’arrive pas trop tard à Montréal. Finalement, nous arrivons à Sherbrooke vers 10h pm, chacun récupère ses choses et je reprends la route seul, pour finalement arriver chez moi à minuit.

Ce fut un séjour beaucoup trop bref et bien rempli, mais bénéfique après une grosse année au travail. Le temps passé aux îles à vivre à un autre rythme, loin de son téléphone et son ordinateur a vraiment fait du bien. C’était aussi vraiment rafraichissant de passer des vacances en famille, chose que nous n’avions pas fait depuis environ 8 ans. Ce n’est plus comme partir en vacances avec ses parents et ‘’être obligé’’ de suivre comme quand on était jeune, mais plutôt y aller par un réel intérêt et pour passer du temps en famille. Bref, encore une fois les Îles ont été un franc succès et j’ai bien hâte d’y retourner une troisième fois. Cette fois, je vais m’assurer d’y passer plus de 5 jours.


Des vacances en Gaspésie et aux Îles de la Madeleine en vidéo

Musique par l’excellent Conner Youngblood: Bear River Migratory Bird Refuge

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