Un Montréalais en Irlande #1

Salut tout le monde!

Je trouvais qu’il était temps que je donne des signes de vie. Je comptais prendre le temps de m’installer et attendre d’avoir un peu plus d’anecdotes à raconter, mais mine de rien ça fait déjà un peu plus d’un mois que je suis ici. Bon, allons-y!

Départ et arrivée

On se contera pas de menteries, ça n’a pas été si facile de dire au revoir en quittant. Autant j’avais hâte de partir à l’aventure et de commencer quelque chose de nouveau en Irlande, autant c’est un peu difficile de se convaincre de quitter une vie confortable, sa famille et ses amis pour aller s’installer seul sur un autre continent en pleine pandémie. 

L’aéroport de Montréal est un vrai désert. Il y a probablement plus de gens qui y travaillent que de voyageurs. Je m’achète quelques classiques canadiens: chips Miss Vickie’s Jalapeños et des beignes sous la chanson ‘’Japan’’ de Tycho qui joue à la radio du Tim Horton. Je vais m’installer au bar pour tuer le temps et prendre une bière (autant faire d’une pierre deux coups tsé). 

Je prends le temps de réfléchir et de réaliser que c’est vraiment le début de quelque chose de spécial. Depuis le temps que ce projet est commencé, c’est vraiment étrange d’enfin se retrouver à l’aéroport, particulièrement après plusieurs mois avec peu de sorties et d’activités. Ça fait tellement ‘’vrai’’ et non pas juste ‘’des paroles en l’air’’.

Le vol Montréal-Toronto est rempli environ au deux tiers, mais celui Toronto-Dublin est complètement vide. On parle d’un avion d’une dizaine de bancs par rangée qui est rempli à 1-2 personnes par rangée avec au moins une rangée de libre entre chaque, sinon deux.

J’atterris à Dublin vers 8:30am après un vol de nuit. En sortant de l’aéroport je ‘’spotte’’ le terminus d’autobus où mon ami Tristan et moi avions pris un bus il y a pratiquement deux ans jour pour jour. Comme en 2018, c’est un matin relax. La ville se réveille tranquillement, il fait frais et on sent un peu l’air marin. Je me rends directement à l’hôtel pour aller porter mes bagages et faire une sieste. Plus tard en après-midi, je vais rejoindre ma collègue Kaitlyn pour aller chercher mon épicerie, prendre une bière à 2 mètres de distance et ‘’catch up’’ au parc St Stephens Green. 

Mes premiers jours à l’hôtel ne sont pas très excitants. Mon cycle de sommeil est complètement à l’envers, je termine How I Met Your Mother, je lis, je jase avec la famille et les amis. Rien de spécial.

C’est à mon troisième jour en Irlande que j’emménage enfin dans mon appartement. J’avais vu les photos du logement et fait une visite virtuelle au courant de l’été, mais à ma surprise, il est vraiment plus grand en personne. C’est une bonne chose puisque je risque d’y passer pas mal de temps au courant des prochains mois. C’est un grand deux et demi avec divans, lit, matelas et électroménagers inclus. Tout ça est bien pratique quand on vient d’arriver dans un nouveau pays et qu’on a seulement du linge, quelques livres, un laptop et des caméras avec soi. 

Comme à chaque déménagement, les premières semaines devraient être passées à faire des allers-retours chez Ikea pour trouver les choses qui manquent. Bien je vous annonce que mon déménagement n’est pas une exception à la règle. Sauf que c’est sans voiture. En quarantaine pour 14 jours. Sans accès aux magasins. Il y a des ruptures de stock et des délais de livraison de 2-3 semaines chez Amazon et Ikea.

Qu’est-ce que tu fais en attendant? Tu vis en mode ‘’sans abris qui a un toit’’. J’avais un peu prévu le coup et je m’étais apporté un kit d’ustensiles, une tasse des Canadiens et quelques autres items pour dépanner, mais disons que c’était assez minimaliste comme expérience. Mon oreiller pour les premiers jours fut mon sac de laptop avec des chandails à l’intérieur. J’avais apporté mon ‘’liner’’, un genre de sleeping bag fait avec un drap avec mon manteau en jeans par dessus pour garder la chaleur. J’ai mangé beaucoup de céréales, de crudités et de sandwiches au début. C’était un peu le struggle, mais bon j’aime bien le camping, j’imagine que c’est pas tellement un ‘’stretch’’.

La quarantaine

Au cours des semaines qui suivent, les gars de la poste ont bien appris à me connaître. J’ai reçu ma vaisselle, mes draps, mon bureau, des adaptateurs pour pouvoir brancher plus d’un appareil à la fois, etc. Ma dernière commande est officiellement arrivée la semaine dernière et je peux dire que je suis bien installé. Il manque juste quelques cadres sur les murs.

Étant en confinement, j’étais assez limité dans mes activités. J’ai donc passé les 14 jours à marcher dans le quartier, découvrir les parcs du coin, appeler la famille et les amis, gamer avec les gars, travailler pendant la semaine, écouter des séries, lire et beaucoup trop m’intéresser à l’espace sous le plafond salarial des équipes de la LNH (je blame Alex pour ça).

Ma seule autre activité était d’aller à l’épicerie. Je n’avais pas vraiment le choix de le faire puisque les épiceries avaient deux semaines de délai pour leurs livraisons elles aussi. C’est d’ailleurs un plus gros défi que ce à quoi je m’attendais. Premièrement, il y a aucune marque que je connaissais à part Old El Paso (thank god), Heineken et Doritos. 

Il y a aussi plusieurs articles de base qui ne sont pas du tout dans les rangées où ils seraient au Québec. Je mets un temps fou à trouver les sacs poubelle et la sauce soya. La sriracha est simplement introuvable. Sinon, j’essaye une nouvelle sorte de chips de temps en temps mais pour être honnête, c’est probablement ma plus grosse déception jusqu’à maintenant. Je n’ai pas encore trouvé une sorte qui a de l’allure. C’est surprenant pour un pays qui consomme autant de patates.

J’ai finalement célébré la fin de ce merveilleux deux semaines en allant prendre quelques pintes de Guinness en ville avec Kaitlyn, suivi du tout premier ‘’Taco Tuesday’’ entre expatriés canadiens. Elle m’offre d’ailleurs un cadeau d’arrivée: une tasse rose avec le texte ‘‘Girl Boss’’ inscrit, en l’honneur de l’appartement rose que j’ai sous-loué avant de devoir partir en Irlande l’hiver dernier.

La fin de semaine suivante, j’en profite pour aller visiter Howth, un village côtier à l’est du Dublin. J’y étais déjà allé à ma première visite en Irlande et je me rappelle bien du coin. La marche le long de la falaise offre toujours une aussi belle vue. Ça me rappelle des souvenirs de voyage et des niaiseries que Tristan et moi disions en chemin. En tout cas ça fait vraiment du bien de sortir de chez soi, de voir d’autres paysages, d’entendre de nouveaux sons et accents. Je sens vraiment que je suis en voyage contrairement à vivre chez moi coupé du monde extérieur. 

En début de semaine, je retourne encore en ville pour quelques pintes de Guinness et un solide burger avec frites au beurre à l’ail de chez Mary’s / Wow Burger. Bien que les pubs soient fermés, les propriétaires sortent dehors pour servir les clients. On peut rester dans la rue et la ruelle près du pub, debout autour d’un baril en guise de table. Malgré la pluie, il y a une bonne ambiance. Je sens que ça sera bien l’fun une fois les pubs réouverts. 

J’ai bien fait de profiter de ce 6 jours de liberté parce que dès le mercredi suivant, tout le pays tombe en confinement. Les magasins non-essentiels sont fermés, aucune visite permise et on doit rester à 5km de notre domicile et ce, jusqu’au 1er décembre. Ce sera un long 6 semaines…

C’est certain que c’est pas idéal, mais c’était à prévoir et je suis content d’être déjà bien installé pour ça. Je peux maintenant cuisiner autre chose que des grilled cheese, j’adore mon coin bureau et j’ai une petite routine ici. On mange avec la famille une ou deux fois semaine, je trouve toujours le temps de jouer à Among Us, Overcooked, Warzone ou d’autres jeux avec les gars. J’ai pu recommencer la guitare, travailler sur quelques projets personnels que j’avais. Ça pourrait être pire.

Je vous laisse avec quelques highlights et déceptions de ce mois:

Highlights:

  • Solide appartement, incluant le meilleur coin bureau que j’ai eu

  • La Guinness et les pubs vont être supers quand je pourrai y aller

  • Une excellente recette de fajitas maison

  • Trouver de la Molson Canadian à l’épicerie

  • La sortie de l’album solo de Greg Puciato

  • Les saucisses oignons caramélisés du Tesco

  • Une irlandaise a dit que j’avais une grande culture culinaire parce que je parlais d’une recette de banh mi. Je ne sais pas si c’est la barre qui est basse ici ou si c’est Sam et Jason qui m’ont bien préparé au courant des dernières années, mais ils trouveraient ça bien drôle à entendre.

  • Le pub en face de chez moi qui offre des pintes de Guinness pour ‘’take-out’’ dans des cups de café

  • Les marches pour aller faire de la photo dans le quartier en écoutant de la musique

  • La série Netflix à propos de la Formule 1

  • La nouvelle chanson de Mogwai, Dry Fantasy

Déceptions:

  • Sans surprise, le confinement

  • Être décalé pour les games de la finale de la coupe Stanley

  • Les chips, honnêtement elles sont très ordinaires

  • Ikea qui brise mes assiettes lors de la livraison, ajoutant ainsi 2-3 semaines à ma vie d’homme des cavernes

  • Pas avoir de projet au travail, donc passer mes journées à lire, faire des exercices et pas trop être en contact avec mes nouveaux collègues

P.S. J’ai vu vos photos de neige cette semaine et ici la température n’a pas tellement changé depuis la fin septembre. Il fait toujours environ 10-12 degrés, un peu de pluie le matin, du soleil en après-midi et encore de la pluie en soirée. ;)

À bientôt

Playlist des chansons du voyage: https://open.spotify.com/playlist/3mbYnZtaeEqw7yaJLkYL7j

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